Le Marsouin Bar était un établissement respectable de la rue Keller à Paris. Coincé entre deux boutiques de vêtements, le bâtiment offrait une façade classique en bois. Les junkies du coin n'hésitaient pas à venir s'installer sur le rebord de la devanture afin de se rouler un petit joint et de comparer leurs tatouages et percings. Habituellement animé, le quartier semblait pourtant s'être vidé de tous ses habitants. La faute à un orage dantesque qui avait fait fuir même les plus téméraires. Le Marsouin Bar restait pourtant ouvert malgré le temps.
L'atmosphère était pourtant aussi triste à l'intérieur qu'à l'extérieur. À part un couple qui se bécotait dans un coin et un homme d'âge mure qui lisait un journal, le rade était désespérément vide. Aussi le barman nettoyait-il le même verre pour la dixième fois afin de tromper l'ennui. Il jeta un regard en coin au quatrième client de la soirée qui était installé au bar, un jeune homme à la mine triste. Engoncé dans son imperméable noir, l'individu avait la peau claire de ceux qui ne voient guère le jour. Ses cheveux bruns étaient courts et encore humide à cause de la pluie. Son regard bleu azur était assombri par l'expression du visage, marqué par la fatigue. Il observait le fond de son verre avec insistance, comme s'il allait sauter dedans. Sentant que le barman l'observait, le jeune homme leva la tête et demanda un autre whisky sec. Le préposé au bar hocha la tête et servit une bonne rasade de Jack Daniel's. L'autre descendit aussitôt son verre et soupira.
_ On a des soucis ? demanda le barman d'un air compatissant.
Celui-ci baissa le son de la radio qui diffusait un vieux titre des années 80. Le jeune homme soupira une nouvelle fois et vérifia qu'il ne restait pas une goutte dans son verre.
_ C'est plus compliqué que ça. Disons qu'une tonne de merde m'est tombée dessus et qu'elle ne veut pas me lâcher depuis cinq ans.
_ Rien que ça ? Qu'est-ce qui a pu se produire pour que ça soit aussi terrible ?
Nouveau soupir de son interlocuteur. Ce dernier se replongea dans ses souvenirs et repensa à ce triste jour de décembre 2011 quand tout avait basculé. Il était alors un des gérants de CatchBreaker, société spécialisée dans le monde du catch. Pilier de l'entreprise, il était à la fois craint et respecté par ses employés dont certains lui vouaient un culte aveugle. Tout allait dans le meilleure des monde jusqu'au jour où Arès, l'actionnaire principal, avait décidé de se retirer sans crier gare causant par-là la ruine de l'entreprise. Se retrouvant sans rien du jour au lendemain, le jeune homme avait dû refaire sa vie pour le meilleur et surtout pour le pire.
_ Oh trois fois rien. Ma boîte s'est cassée la gueule, ma femme s'est barrée avec les gosses et le chien. J'ai plus un costard de propre et pour couronner le tout mon proprio m'a foutu à la porte. Et encore je vous ai fait la version courte.
Le barman ne put qu' hocher la tête et resservir son client.
_ Celle-là est pour moi.
_ Cool. Toujours ça que les allemands n'auront pas.
Une nouvelle fois, le jeune homme vida son verre d'une traite. Cependant son regard fut attiré par la porte du bar qui s'ouvrit sans fracas ni feux d'artifices. L'individu qui pénétra dans la salle était d'une taille moyenne, la mâchoire carré et le corps sec à la Iggy Pop. Ses cheveux, de couleur châtain, lui arrivaient au bas du dos et un tatouage « Five Fist of the North Star » sur le bras gauche, indiquait qu'il n'avait pas l'habitude de rigoler. Il arborait pourtant une mine réjouie en apercevant l'homme qui était au barre. Il se dirigea aussitôt vers lui et commanda un coca.
_ Nak ! Enfin je te trouve.
_ Mery ? Qu'est-ce que tu viens faire ici ? Ça doit bien faire trois ans qu'on ne s'est pas vu.
Meryhor s'installa et but une gorgée de son coca.
_ Je suis soulagé de te trouver enfin. Voila plusieurs mois que je te cherche.
_ Ah bon ? Tu m'en diras tant...
Meryhor sourit un instant puis vida son verre. Nak voulu en faire de même mais il se rappela que son godet restait désespérément aride depuis un moment. Une situation qui lui arracha un nouveau soupir.
_ Qu'est-ce que je peux faire pour toi Mery ? Tu me sembles bien joyeux.
_ Oh joyeux est peut-être un peu fort. Mais c'est vrai qu'après t'avoir cherché jusqu'au fin fond de la Bourgogne je suis bien content d'enfin te mettre la main dessus.
_ T'es allé en Bourgogne ? T'es pas malade des fois ?
_ Très drôle. Else m'avait dit que tu te trouvais là-bas. Mais visiblement, elle était mal informée. Ce n'est qu'après être tombé dans un bled paumé près de Dijon que j'ai appris qu'en fait tu étais parti vivre avec une femme ici qui t'avait ensuite largué.
_ Else ? Tu l'as vu récemment ?
_ Oui. Elle et moi œuvrons afin de reformer la communauté. Cinq ans ont passé maintenant. Et quand on voit la situation actuelle de l'IWC, nous nous devons de faire quelque chose.
_ Ha ! L'IWC... c'est pour ça que tu es là Mery ? Tu es venu me trouver afin de reprendre ce combat stupide...
_ Il ne s'agit pas que de ça Nak. Tu sais...
Nak coupa son ami d'un geste de la main. Visiblement il n'avait guère envie d'en entendre plus.
_ Mery, j'en ai ma claque de tout ça. Le catch, l'IWC, Psymon, les clans,... Tout ce bordel j'en ai marre. Maintenant je veux mener ma vie peinard loin des kikoos et des bourrinistes.
_ Une vie peinard ? Traîner dans les bars toute la journée c'est ça que t'appelles une vie peinard ? Ressaisis-toi Nak ! Où est passé le gars sûr de lui qui se comportait en vrai leader charismatique ?
_ Mort avec Catch Breaker.
Meryhor soupira. Il se retint de coller une droite à son ami mais l'envie le démangeait furieusement.
_ Nak, comme j'essayais de te dire il ne s'agit pas uniquement de reprendre le contrôle de l'IWC. Ça concerne Gbacca aussi.
À la mention du nom de son ancien camarade de la Bourgogne Connexion Nak haussa un sourcil à la manière du Rock.
_ Qu'est-ce qu'il a le wookie encore ?
_ Il est en prison.
_ Quoi ?!

*
**

La ville n'était plus ce qu'elle avait été. Tout s'était passé si vite, tout avait dégénéré comme si... le sens moral de tous les habitants avait disparus. Les problèmes économiques avaient empirés la situation, le travail se faisait rare, les magasins fermaient peu à peu. De plus en plus de gens se tournèrent vers la violence, la ville était livrée à la peur. Heures sombres ! La ville avait besoin d'être protégée. Il y a un animal qui ne sort que la nuit, il fouille dans les poubelles et nettoie les ordures. Pour vider les poubelles de la société, j'ai choisi d'être plus qu'un homme. Je suis le héros dont cette ville à besoin, je suis BAPTMANN !

Depuis qu'il avait commencé sa ronde trente minutes auparavant, Baptmann se répétait ce monologue pour la dixième fois afin de ne pas bafouiller au moment de se présenter devant les bandits qu'il allait corriger. Juché sur une benne à ordure, il contemplait les rues afin de traquer les criminels de toute sorte qui sévissait. Ces derniers pullulaient et la police se révélait impuissante. Baptmann avait alors décidé de prendre les choses en main après avoir vu un caniche faire impunément ses besoins sur le trottoir. Devant le manque de réaction des autorités, il avait décidé de combattre le crime quitte à y laisser sa vie. Aussi chaque soir celui que l'on connaissait sous le nom de Jean-François Dérek, un simple courtier en assurance, revêtait le costume de Baptmann. Un justicier masqué aux allures de chauves-souris qui terrifiait les criminels de tous bords.
Du moins ça c'était ce qu'il s'imaginait, car dans la réalité son costume de batman gris en mousse et son masque noir en plastique n'impressionnaient pratiquement personne. Tout juste parvenait-il à faire aboyer un chien quand il rentrait chez lui en boitant après avoir raté un saut entre deux poubelles. Mais ce soir, il sentait qu'il allait enfin serrer un malandrin. Il avait vaguement entendu des rumeurs concernant un possible casse sur la Bijouterie Pangolin et Fils. Aussi s'était-il posté en face du magasin afin d'arrêter les voleurs.
Ceux-ci ne tardèrent pas à se montrer au volant d'une Peugeot 205 GTI noir qu'ils garèrent juste devant l'entrée de la bijouterie. Trois hommes en sortirent et ouvrirent la porte à l'aide d'un passe-partout. Baptmann sourit et se glissa vers la voiture pendant que les voleurs pénétrèrent avec fracas dans le magasin. L'homme masqué creva le pneu arrière-gauche à l'aide d'un couteau et jubila devant l'affaissement de la voiture. Malheureusement pour lui il n'avait pas vu qu'un des voleurs était resté au volant afin de surveiller l'arriver de la police et de permettre une fuite rapide en cas de pépin. Celui-ci sentit que quelque chose de bizarre s'était produit et sorti aussitôt de la voiture. En apercevant l'individu accroupis près du pneu il ne put retenir un juron :
_ Putain t'es qui toi ?
Comprenant qu'il était repéré Baptmann se releva aussitôt et entama son monologue de présentation. Cependant l'autre ne lui laissa pas le temps de finir et lui administra un crochet du gauche que n'aurait pas renié Herbet Léonard. Le gangster appela aussitôt ses collègues qui sortirent en trombe de la bijouterie. Bien que sonné, l'homme chauve-souris se releva tant bien que mal et hurla à l'adresse des cambrioleurs :
_ Je suis Baptmann bande d'enfoirés ! Et vous m'avez mis en colère !
Les quatre bandits se regardèrent et haussèrent les épaules. L'un d'eux prit la peine de s'adresser à leur interlocuteur et le pointa du doigt.
_ Rentre chez toi petit. Faut pas traîner la nuit sinon ta maman va s'inquiéter.
Le regard de Baptmann se durcit et dans un élan de rage il se saisit du bras du brigand et lui administra une brûlure indienne, ce qui fit hurler sa victime.Profitant de la confusion, l'homme masqué se jeta sur les trois autres bandits et tenta d'en frapper un mais son pied glissa malencontreusement sur sa cape et le héros en fut quitte pour se retrouver le cul par terre.
_ Putain mais c'est qui ce con ?
_ On s'en fout. Cassons-nous ! Les keufs ne vont pas tarder.
Les quatre bandits entreprirent alors de prendre la poudre d'escampette (avec toutefois la ferme intention de la rendre) lorsqu'une mini explosion se fit entendre et un nuage de fumée apparut derrière les voleurs.
_ Je suis la terreur qui corrige les erreurs. Je suis.... MYSTER K-ANARD !!
Un individu vêtu en justaucorps rose avec un pantalon en tissu blanc ainsi qu'une cape violette et un masque de la même couleur semblable à celui des Rapetout sortit de la fumée. Et pour couronner le tout il portait un bec de canard en guise de bouche ainsi que des palmes de plongée qu'il avait accroché à ses bras.. Cet accoutrement provoqua un fou rire chez les voleurs qui en pleurèrent tellement c'était ridicule.
_ Nan mais franchement, se reprit l'un d'eux, c'est une réunion de geeks ou quoi ?
_ Ne te moque pas de moi, fit le canard qui sortit un pistolet à eau et visa le malotru.
_ Putain l'enfoiré il m'a touché ! Je vais te casser la gueule connard !
L'individu voulut se jeter sur le nouveau super héros mais Baptmann, qui s'était relevé entre temps, s'interposa :
_ K-anard !! Qu'est-ce que tu fais ici ? C'est bandits sont à moi.
_ Ah ouais ? Alors pourquoi que tu étais par terre en train de roupiller ?
_ Espèce de méchant ! T'as pas le droit de dire ça !
Baptmann se jeta sur le volatile masqué et entreprit de le griffer. Son rival ne se laissa pas faire et tenta de le frapper avec ses palmes. Cependant les deux était si doué au combat qu'ils ne faisaient que d'agiter les bras en espérant atteindre le visage de l'autre.
De leur côté, les bandits se regardèrent puis soupirèrent et prirent la sage décision de se barrer avant l'éventuel arrivée de la police.
Les deux super zéros ne s'en rendirent pas compte et se molestèrent encore pendant cinq bonnes minutes lorsque la cloche d'une église voisine retentit. Ils sursautèrent alors et K-nard regarda sa montre Flick Flack.
_ Mince ! Il est déjà dix heures ! Faut que je rentre sinon maman va me gronder.
_ Ha le nul ! Il vit encore chez sa maman.
_ Ça va frime pas. Toi aussi tu vis chez tes parents. C'est pas parce qu'ils t'ont filé une cave que t'es indépendant.
_ Hé ! Ne parle pas comme ça de ma BaptCave !
L'homme chauve-souris voulut entamer le deuxième round mais K-anard tira la langue et s'enfuit.
_ Je l'aurais un jour, maugréa Baptmann, je l'aurais.

…. la suite au prochain numéro....

Enfin ! Le Mania de l'été ! Le PPV le plus important après le Grandest Stage of them All. SummerSlam 2012 aura lieu le dimanche 19 août à, et c'est devenu une habitude, Los Angeles. Le Brosky est de retour et il n'est pas content. Après avoir défiguré John Cena il s'attaque maintenant à Triple H afin de tâter du Sledgehammer. Dans les autres matchs, Sheamus défendra sa ceinture de champion du monde contre le plus couillu des mexicains Alberto Del Rio. De son côté, CM Punk devra faire face à John Cena et au Big Show dans un match triple menace qui s'annonce dantesque !