BREAKERS, LES MONDES PARALLELES Episode 4 : L’Appel de la Mort1ère
partieUn Mauvais Pressentiment… Nous retrouvons nos trois héros, vagabonds des réalités alternatives, en train de se réveiller en plein milieu d’une petite route de campagne suite à un énième passage dans un vortex spatio-temporel. L’étrange télécommande est encore légèrement fumante et leurs trois sacs-à-dos sont dispersés non loin d’eux. Il y a des champs et des prés de part et d’autre de la chaussée qui semble usée… La position du soleil indique que nous sommes en fin d’après-midi, il n’y a pas de nuage dans l’azur du ciel. Une brise légère souffle et seuls les gémissements des trois administrateurs rompent le silence qui règne au sein de ce cadre champêtre.
Nak : Pfiouuuu ! Y a rien à faire, ces voyages interdimensionnels ne sont pas ma tasse de thé ! J’ai mal partout…
Tonton : Mais quelle tarlouze ! A chaque fois, faut que tu te plaignes ! Non mais quelle gonzesse !
Sharp : Heu… Tonton, pour le coup, je crois que t’es mal placé pour traiter qui que ce soit de gonzesse : je te rappelle que tu portes actuellement un tutu rose fluo !
Nak : Putain c’est vrai ! J’avais oublié ! Hahahaha ! T’es resté en mode Tata Sam ! Hahahaha !
Sharp : HAHAHA ! Putain j’ai encore mal aux côtes, faut pas me faire rire, merde !
Tonton : STOP ! Je vous rappelle que si je n’avais pas fait diversion avec cet accoutrement et fait du rentre-dedans à cet enfoiré de StunnerBoy, on y passait tous les trois et Sharp aurait plus de séquelles que de simples côtes endolories ! Vous devriez me remercier au lieu de vous foutre de ma gueule, connards !
Nak : C’est vrai… Merci mon petit chat ! On a eu chaud. Rien que de repenser à ce monde où CB était devenu le repère d’une secte vouant un culte morbide à la perversion sexuelle où tout n’était que pornographie, dépravation et esclavage sexuel… ça donne envie de gerber !
Tonton : Il y avait des bons côtés quand même…
Nak : Ouais, jusqu’à-ce que les gourous Sexy Boy et StunnerBoy décident de nous sacrifier au dieu Rocco…
Sharp : Et puis More ! Vous avez vu ce qu’elle était devenue ? Elle est mineure, merde ! C’était dégueulasse ! Mieux vaut oublier tout ça au plus vite et se concentrer sur la situation présente.
Tonton : Amen ! Je rassemble nos affaires…
Nak : Les gars, nous sommes perdus en rase campagne j’ai l’impression. Hey ! Il y a un panneau là-bas. J’y vais.
Nak va vers le panneau qui se trouve à 100 mètres, tandis que Tonton ramasse les sacs-à-dos et Sharp la télécommande.
Tonton : Alors ? Elle indique quoi ce coup-ci ? « Allez vous faire mettre» ou « Je vous emmerde » ?
Sharp : Pire ! Elle n’affiche même pas de jours ou d’heures… L’affichage semble foutu… Manquait plus que ça !
Tonton : Je suis sûr que si vous me laissiez la défoncer, ce ne serait pas plus mal que si c’était pire… et au moins ça soulagerait… un peu.
Sharp : Hors de question ! Au moins, tant qu’elle fonctionne on a une chance de revenir à la maison un jour…
Tonton : Mouais… Faudrait quand même essayer de trouver quelqu’un capable de réparer cette merde. J’en ai marre d’écumer des réalités alternatives où on n’a jamais la paix ! Je veux retrouver le vrai CB, mon banhammer et ma bière… Putain, regarde-moi ça, je suis en tutu, putain ! EN TUTU !
Nak : Ohé ! Les mecs ! Ce panneau indique que Breakerville est à 18 kilomètres dans cette direction. En route ! Mais ? Il est où le sidecar au fait ?
Tonton : Dans ton cul ! Qu’est-ce que j’en sais ?
Sharp : Il n’est pas dans les parages. Je crois bien qu’on va devoir marcher… Je ne sais pas vous, mais moi je ne veux pas perdre mon temps à chercher cette bécane pourrie. Faut qu’on soit en ville avant la nuit.
Tonton : Nak, ça ira ? Tu pourras marcher 18 kilomètres ou faudra que je te porte ?
Nak : Très drôle… quoique… chevaucher un rat de l’opéra gargantuesque en tutu rose, ça peut être sympa !
Tonton : Sharp ! Retiens-moi ou je le défonce !
PLUS TARD…Nos trois héros marchaient depuis une bonne heure en suivant la route lorsqu’ils tombèrent sur une voiture abandonnée en plein milieu de la route…
Tonton : Putain de bordel de merde ! On tombe sur une caisse, fallait que ce soit une Twingo jaune pisse !
Nak : Les clefs sont sur le contact… et la portière est ouverte ! Quelle aubaine !
Sharp : Le chauffeur n’est pas dans le coin apparemment… Il y a de l’essence ?
Nak : Affirmatif ! Let’s go !
Les trois voyageurs spatio-temporels montent à bord du véhicule et reprennent leur chemin. Quelques minutes plus tard, alors qu’on devine légèrement Breakerville à l’horizon, nos héros découvrent des tas d’autres voitures abandonnées, portières ouvertes la plupart du temps, sans aucune trace de conducteurs ou de passagers… ou presque !
Sharp : Nak ! Arrête-toi ! OH MY GOD !!! Regardez à droite, dans la Mercedes noire !
Nak : AAAAH !!!
Tonton : Cool !
Au volant de ladite Mercedes, se trouve un cadavre sans tête et sans bras, prisonnier de sa ceinture de sécurité. La portière passager est ouverte et des traces de sang et autres éclaboussures sont présentes un peu partout à l’intérieur du véhicule mais également autour.
Tonton : Comme disait Louis XVI, il faut savoir garder la tête sur les épaules… Mouarf !
Sharp : C’est atroce…
Nos trois héros regardent autour d’eux et constatent quelques mètres plus loin que d’autres cadavres mutilés, voire des carcasses de macchabées, se trouvent ici et là, dans les voitures ou non loin de celles-ci…
Tonton : Alors là, ça pue du cul mais violent… et je ne dis pas ça à cause de nos petits copains en état de décomposition.
Nak : Je crois reconnaître des marques de morsures sur la plupart des cadavres… Il y aurait des créatures sauvages et féroces dans ce monde ?
Sharp : Je crois qu’on ferait mieux de lever le camp au plus vite d’ici… J’ai un mauvais pressentiment les gars.
Tonton : Sans blague ! Merci madame Irma ! Qu’est-ce qu’on ferait sans vous ?
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Première rencontre…
Plus la Twingo se rapprochait de Breakerville, plus elle semblait s’enfoncer dans un monde apocalyptique, ravagé par la destruction, où règnait le plus grand chaos, et toujours pas le moindre signe d’âme qui vive ! De larges colonnes de fumée émanant des quatre coins de la cité étaient visibles, ainsi que quelques brasiers. La route était constamment jalonnée de voitures abandonnées accompagnées de marres de sang et autres cadavres… Un nouvel élément apparaissait maintenant aux yeux de nos amis : des téléphones portables jonchaient le sol aux côtés des cadavres, ils semblaient avoir connu une sorte de surchauffe car on devinait sur les appareils des tâches noirâtres. Certains des objets laissaient même échapper quelque fumée et d’autres avaient vu leur boîtier exploser.
Alors que l’astre solaire déclinait encore et toujours dans le ciel, nos héros arrivèrent enfin aux portes de Breakerville... ou plutôt ce qu’il en restait. La désolation, l’abandon, la chute de la civilisation, voilà ce qu’inspirait à Onclesam, Sharpshooter et Nak l’inquiétant et déprimant spectacle que leur offraient les ruines de la défunte Breakerville. Oui, car personne ne pouvait nier l’évidence désormais : la cité des Breakers jadis prospère et accueillante était morte et avait disparu pour de bon, précipitée dans un enfer impitoyable dont aucun de nos trois héros ne pouvait mesurer la sombre et macabre étendue.
Nak : Mais c’est pas possible ! On nage en plein cauchemar, pincez-moi ! AIE ! Tonton t’es con, ça fait mal !
Tonton : Bin voilà ! Va rendre service…
Sharp : Non mais vous avez vu ça ! Les bâtiments qui tiennent encore debout sont rares… et puis tout ce sang et ces morts partout… MERDE !
Nak : Oh putain ! Ne me dis pas que…
Sharp : Si, je crois bien que je viens de crever un pneu ou deux.
Tonton : Pas grave, ce ne sont pas les véhicules abandonnés qui manquent. Et puis il faut que je me trouve des fringues, moi ! On s’arrête.
Nos trois voyageurs interdimensionnels sortent alors du véhicule et vont constater les dégâts.
Nak : Mais… mais on a crevé les quatre pneus ??? Comment…
Tonton : Nom d’une bite, regardez derrière : on a déployé une herse ! J’y crois pas !
Nak : Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?
Sharp : Hey ! Vous avez entendu ça ? On aurait dit un grognement…
Nak : Sharp, arrête tes conneries, j’ai rien entendu.
Sharp : Mais pourtant, j’aurais juré que…
Nak : C’était peut-être l’estomac de Tonton, haha ! Tiens, d’ailleurs où il est passé ce glandu ?
Sharp : Sûrement parti à la recherche d’une boutique de fringues à piller… ou une supérette. Bon, il va bientôt faire nuit. Faudrait trouver de la bouffe et un abri pour passer la nuit.
Nak : Assurément. Tu crois qu’il y a quelqu’un dans ce monde ou… ils sont tous morts ?
Sharp : J’en sais rien. J’espère surtout que la herse c’était un coup de malchance et rien de plus…
Nak : Tu me fous les jetons, arrête de trop réfléchir. Bon je tente un truc…
(il crie à pleins poumons) Y A QUELQU’UN ??? OHE !!! Heu… AU FEU ! A L’AIDE ! AU VIOL !
Sharp : Eh bin je ne vois personne… Nous sommes dans une ville fantôme… enfin je crois.
Nak : Ce silence, ça m’angoisse… Hey ! Regarde là-bas, derrière l’Opel rouge, on dirait qu’on a un visiteur !
Sharp : Mais tu as raison. Heu… bonsoir !
Nak : Bonsoir l’ami ! Je… houlà…
(à Sharp) Il ne m’a pas l’air très frais celui-là.
La silhouette masculine qui déambule dans la direction de Nak et Sharpshooter dépasse l’Opel Vectra et les derniers rayons du soleil se posent sur elle, révélant des vêtements usés et troués, mais surtout tâchés de sang. La démarche de l’individu ne semble pas naturelle mais plutôt « bancale ». La casquette « Marvel » qui sert de couvre-chef au jeune homme est soudain emportée par le vent et Nak semble reconnaître un visage familier…
Nak : Mais… mais c’est Sexy Boy !
Sharp : Effectivement, c’est bien notre Screwy Boy. Mais je ne sais pas trop, on dirait qu’il est changé…
Nak : M’en fous ! Ca fait du bien de voir quelqu’un dans cet univers sinistre ! Je vais lui serrer la pince…
Sharp : Fais attention, Nak. T’as vu ses yeux… son regard me fout les jetons…
Tandis que Nak va à la rencontre de Sexy Boy, une voix retentit dans le dos de Sharp et celui-ci sursaute avant de se retourner. C’est Onclesam qui revient, toujours en tutu rose bonbon, mais avec un grand sourire…
Tonton : Ohé les tarlouzes ! Venez ! J’ai trouvé de la bière… et accessoirement, des fringues et de la bouffe dans la rue là-bas. Hey ! C’est qui ce type ? C’est Sexy ?
Sharpshooter se retourne vers Nak et Sexy Boy. Il constate alors que ce dernier semble émettre de petits grognements, de plus, son expression faciale n’a rien d’amicale, bien au contraire. Les yeux vitreux de la créature se sont posés quelques secondes sur Tonton avant de revenir sur Nak… Sharp n’écoute alors que son instinct.
Sharp : NAAAK ! ARRETE ! REVIENS !
Les cris du fan de Christian Cage ne suffisent qu’à se faire retourner Nak qui s’arrête net et voit Sharp suivi au loin d’Onclesam accourir vers lui. C’est alors qu’un hurlement sonore se fait entendre dans son dos, quelque chose de bestial, d’animal et de foncièrement primitif ! Il se retourne vers Sexy Boy pour découvrir que ce dernier montre désormais les dents dans une attitude des plus agressives. La créature se jette sur lui et le plaque au sol avant d’essayer de le mordre au cou ! Heureusement, Nak a eu le réflexe de tendre ses deux bras droit devant lui et il maintient de justesse la tête de son assaillant à distance de sa gorge.
Le visage de bête affamée, de prédateur féroce qui se trouve à quelques centimètres du sien, crachant une haleine putride, met un terme aux illusions de Nak qui croyait retrouver son ami et ex-partenaire tag team au sein de la WFA. Alors qu’il hurle à s’en faire péter les cordes vocales, Sharp arrive et donne un violent coup de pied à la tête de la créature qui lâche prise et roule à terre. Sharp cherche une arme ou quelque chose dans le genre… Le monstre se relève doucement avant de pousser un rugissement strident qui glace le sang de nos deux héros. La créature se rue sur Sharpshooter et ce dernier l’évite par un bond de côté avant de lui jeter une pierre qu’il vient de ramasser. La bête laisse échapper un cri avant de tenter une nouvelle charge… Nak la fait alors trébucher et elle s’étale de tout son long sur l’asphalte, face la première. C’est alors que Tonton arrive à la rescousse… et effectue quelques entrechats et des sauts de biche… heu… saute à pieds joints de tout son poids sur le crâne de « Sexy Boy » : on entend un bruit sourd. Le Bourriniste répète l’opération jusqu’à ce que le crâne du monstre soit réduit en bouillie, tandis que Nak et Sharpshooter détournent la tête, écoeurés.
Nak : Eh bien merci Sharp et merci Tonton… Vous m’avez sauvé la vie. Sharp, mais comment as-tu su que…
Sharp : Oh, il y a eu plusieurs indices : la démarche, les yeux, les grognements… mais surtout, je me suis dit qu’un type qui reste stoïque devant Tonton en tutu rose, c’est tout sauf normal. Il y avait un truc qui clochait.
Tonton : Bordel, mais qu’est-ce que c’est que ce monde ? Sexy a essayé de bouffer Nakounet ! Enfin, ce n’était pas vraiment Sexy Boy, en fait… mais plutôt un… zombie… voilà je l’ai dit.
Nak : Zombie ?
Sharp : Ouais. Il faut appeler un chat un chat. Maintenant, il faut espérer qu’il était tout seul. Bon, il va faire nuit. Restaurons-nous et Tonton, tu vas pouvoir enfiler des vêtements moins… « voyants ! »
Nak : T’es sûr, Sharp ? Tonton pourrait nous servir de détecteur de zombies ! HAHAHA !
Tonton : Sharp ! Retiens-moi ou je le défonce !
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