Interview de Douglas à WrestlingINC.com, très incisive comme à son habitude

Son départ de la ECW en 1995 pour la WWF

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Cela fut un brusque changement pour moi. A la ECW, je faisais mes promos de la manière dont je le voulais. Il n’y avait pas de script, de texte prédéfini. D’ailleurs en général, Paul Heyman nous indiquait la manière dont l‘histoire devait se terminer et nous laissait libre pour les spots de milieu de match et sur le finish. Je n’ai plus jamais revu cela. Je me souviens de ma première promo à la WWF. Je regarde la caméra puis soudain je vois le téléprompteur. En revenant en coulisse j’ai alors dit "Stop, Stop, Stop. Je n’ai pas besoin de cela". Ils m’ont alors répondu "nous voulons pourtant que tu ne dises que ce qui est écrit dessus" (…) C’est à ce moment-là que je me suis dit pour la première fois que ce n’était peut-être pas une bonne idée de venir à la WWF.

Mon intention de partir à la WWF correspond à un moment où je venais d’avoir le titre de la ECW pendant un certain temps et je sentais qu’il me fallait du nouveau. Je suis donc parti pour faire de l’argent en me disant que je reviendrais dans un ou deux ans. En plus je gagnais une renommée nationale grâce à la WWF (…) J’ai eu l’envie de quitter la WWF depuis presque le premier jour.

Son retour à la ECW 6 mois plus tard

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Ce fut comme une résurrection. Je me souviens le jour de mon retour. J’avais l’impression de retourner à la maison, même si plusieurs choses avaient changé en 6 mois. Paul (Heyman) avait donné un côté plus divertissement au produit. Je pense notamment à la formation des Dudleyz -qui savaient faire autre chose que du divertissement- avec leur look aux lunettes sans verre, le bégaiement de Bubba et le fait qu’ils soient frère alors que l’un est blanc et l’autre noir.

Cela m’a tout d’abord déconcerté avant d’accrocher en voyant les Dudleys travailler. Je me suit dit alors que ce style ne m’allait peut-être pas, mais il collait parfaitement avec eux.

Son départ à la WCW en 1999

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Cela me brisait le cœur d’aller là-bas. La ECW me tenait vraiment à cœur et je savais que cela n’était pas la meilleure solution de quitter la compagnie. Je suis parti uniquement parce que la ECW me devait beaucoup d’argent. A chaque fois que Paul (Heyman) venait me parler pour me rassurer, je savais qu’il mentait (…)

Lorsque que Paul est venu me voir pour me dire que je ne remporterai pas le ECW Heavyweight Championship de Taz, j’ai estimé que cela allait tuer mon personnage. Je pense que Paul n’a pas voulu me donner le titre car il savait que cela aurait été le seul moyen de pression en ma possession. On m’a ensuite fait la proposition de remporter la ceinture et de partir la perdre dans une autre fédération contre Ric Flair contre une grosse somme (payée par la ECW). Pour être honnête, j’ai longtemps pensé accepter cette proposition. Cela était un bon moyen de récupérer une partie des 144 000 dollars que la compagnie me devait.

Un peu plus tard en y réflechissant, je me suis dit que je ne pouvais pas perdre contre Flair. Cela aurait tué la ECW, mes convictions et ma loyauté envers les fans.

Le fait que la WCW chercher à signer les talents de la ECW

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Aucun d’entre nous ne voulait partir. Nous nous sentions tous comme chez nous (…) Le souci était l’argent. Plus les semaines passées, plus la compagnie nous devait de l’argent. En gros c’était soit partir maintenant soit rester sur le bateau qui coule.

Je pensais retourner à la WWF en tenant compte de ma première expérience peu concluante. Eric Bischoff (dirigeant de la WCW) est alors venu faire une offre que je ne pouvais refuser. Cela représentait plus d’argent que ce que je n’avais jamais rêvé. En acceptant cette offre, je m’assurais un avenir serein sur le plan financier.

Sans cette offre, je serai allé à la WWF qui ne proposait que 115 000 dollars par an. J’aurais très vite eu des soucis financiers avec cette offre. Donc même si je n’avais pas aimé mon dernier passage à la WCW (1992-1993), j’étais extrêmement heureux d’accepter cette offre sur le plan financier.

Savait-il que la WCW n’allait déjà pas bien à cette époque (1999) ?

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Nous avions entendu ces rumeurs qui voulaient que Vince McMahon rachète la WCW, mais personne en coulisse n’y croyait. Nous ne pensions pas que Time Warner nous lâcherait alors que nous faisions d’importantes côtes d’écoute (…)

A cette époque, la compagnie payait respectivement 6 millions de dollars à (Kevin) Nash et (Scott) Hall. Je n’ose imaginer combien à (Hulk) Hogan. Que d’argent gâché. Je me souviens qu’une avocate, Diana quelque chose, n’arrivait pas à comprendre ces lutteurs sans éducation. Elle se demandait comment ces gars pouvaient gagner autant d’argent et être aussi irrespectueux avec la compagnie. Ils mordaient la main qui les nourrissait.

Je me souviens qu’une fois, Nash et Hall ont contraint la WCW a loué un jet privé pour 12 000 dollars et seulement 20-30 minutes de vol. Tout cela uniquement parce que dans leurs contrats, il était indiqué qu’ils devaient voyager en première classe. Nous étions dans la ville de Sturgis. Eric Bischoff avait loué le jet privé des Houston Rockets (…) Quand Nash et Hall sont montés à bord et qu’ils ont vu les places en première classe, ils s’en sont pris à Bischoff et lui ont dit "si nous sommes obligés de voler là-dedans, nous rompons notre contrat et nous serons ce soir dans le show de Vince (McMahon)".

Je pense que Bischoff n’aurais pas dû accepter ce caprice qui était du bluff. Il n’y avait aucune chance que Vince leur donne 6 millions de dollars. Si c’était vraiment le cas, très bien, cela faisait 12 millions d’économisés. A la place, Bischoff a loué un jet pour 12 000 dollars pour seulement deux mecs.

En apprenant l’attitude de certains lutteurs, les gens chez Time Warner ont dû se rendre compte que plusieurs ne se souciaient pas d’aider la compagnie à se redresser. Cela a dû contribuer à leur choix de nous abandonner (…) De mon côté j’étais serein. Mon salaire allait continuer à mettre versé jusqu’à la fin de mon contrat par la riche Time Warner qui nous avait vendu pour un dollar symbolique.

Le show One Night Stand 2005 avec les ex-ECW organisé par la WWE

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Tommy Dreamer m’a contacté pour me proposer d’y participer. J’ai refusé car nous tenions le même week-end le show Hardcore Homecoming (réunion d’ex-ECW). J’étais en plus celui qui bookait le show et le produisait. Je ne voulais donc pas aller dans une compagnie qui me faisait concurrence. De plus, l’esprit de la ECW était tellement éloigné de la WWF, ou WWE, que je ne voyais aucun intérêt d’y aller. Après avoir vu le show, je suis bien content de m'être écouté. Bischoff a pris tous les finishers des anciens lutteurs de la ECW et il était encore sur ses pieds. Il prend un coup de Steve Austin et il était mort. Toute l’estime de Vince pour la ECW est dans cette séquence (…)

Le show hommage à la ECW organisé par la TNA

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J’ai refusé. Il s’agit d’une compagnie qui paie Ric Flair 35 000 dollars par soir, Hulk Hogan 75 000 dollars, et Sting et Kurt Angle qui ont aussi ces très bons contrats. Quand ils m’ont contacté, ils m’ont dit "on veut que tu travailles deux jours, plus une rencontre avec les fans. Tu débuterais le show par l’une de tes promos "Cut the Fucking Music". Après tu serais dans un tag team match où un match à six plus tard lors du show". Pour cela ils m’auraient payé 1 000 dollars. Je leur ai rie au nez. C’était tellement insultant pour moi et pour la compagnie. Ils peuvent payer une fortune ces dinosaures alors que la plupart des gars ne gagnent que 250€ par show (…)

Je me souviens de Dixie Carter du temps où je travaillais pour elle. Elle était très dédaigneuse envers la ECW. Elle m’a même dit une fois "pourquoi copier la ECW ? Ils ont coulé au final". Quelques années plus tard elle essaie de s’approprier l’héritage et se faire de l’argent dessus grâce à un taux d’achat assez important (…)

Sans vouloir paraître prétentieux, mais dans le monde la ECW, de l’Extreme, j’étais plus grand que Hogan. J’étais plus grand que Flair. S’ils mettent autant pour ces deux gars, ils doivent au moins me donner un salaire décent. Pas 1 000 dollars (…)

Je sais qu’après le show, certains de mes amis qui y ont pris part étaient en état d’ébriété. Je sais également qu’ils ont voulu jouer dessus et les faire passer pour des dégénérés au lieu de la bande de gars créatifs qu’ils sont vraiment. Je ne pense pas que cela fut bon pour eux au final de se faire traiter comme des citoyens de secondes zones en échange d’un peu d’argent.

Le lancement de la Extreme Rising

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En fréquentant la scène indépendante ces dernières années, je me suis souvent dit "mince, ce gars aurait été parfait pour la ECW. Ce gars colle parfaitement à l’esprit Extreme".

Après plusieurs fois à m’être dit cela, je me suis dit "pourquoi ne pas leur en donner la possibilité ?". On leur a alors offert un endroit où on ne leur dit pas "voici le script et voici ce que vous devez faire". Nous voulions donner à ces jeunes un endroit où ils pourront être créatifs, comme j’ai eu la possibilité de le faire à la ECW et de créer mon personnage de Franchise (…)

Les critiques reçues pour le premier show

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Je voudrais tout d’abord défendre ce show. Si vous regardez ce show de A à Z sans lire les critiques, cela n’est pas un mauvais show. Je félicite d’ailleurs tout particulièrement Crowbar qui a été mis dans une situation difficile et qui a sorti une prestation de grande qualité. Je félicite également 2 Cold Scorpio qui était un ajout de dernière minute et qui n’a presque pas eu de temps pour préparer son match contre moi.

C’est vrai cependant que ce n’était pas tout à fait ce que nous voulions présenter pour Extreme Reunion, mais je ne pense pas que c’était aussi mauvais que certaines personnes l’ont dit parce qu’il n’y avait pas Sabu ou Justin Credible. J’ai appris quelque chose par la même occasion. Je ne peux pas faire de baby-sitting pour des gars de 45-50 ans. Ce que je peux dire, c’est que je serais intransigeant sur les conditions données pour une seconde chance. Sabu en a eu une car il a tout fait pour se remettre à l’endroit. Après ce qu’il s’était passé lors du premier show, il n’a pas cessé de s’excuser auprès de moi, m’écrivant notamment un long email, puis est allé en centre de réhabilitation. Il n’y est pas resté 10, 20 ou 30 jours, il y est resté 45 jours. Un Sabu en forme peut être un atout majeur pour Extreme Rising, mais Sabu dans l’état de la dernière fois ne sera jamais utilisé dans mon show.

Concernant Justin Credible, qui est un incroyable talent et un bon gars, c’est un peu différent. Avec tout le respect que j’ai pour lui, il n’a jamais cherché à s’en sortir depuis ce qu’il s’est passé au mois d’avril de ce que je sache. Cela m’a déçu car Credible est encore jeune et avec du changement dans sa vie, sa carrière pourrait s’améliorer (…)

Son match contre Matt Hardy lors du show de la Extreme Rising à Pittsburg

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Dans un premier temps, je comptais me retirer du roster de la compagnie après le premier show afin de me concentrer sur mon rôle en coulisse. Après nous avons du déplacer le show qui était prévu initialement à Philadelphie le 17 novembre car la salle n’était plus disponible, mais pas à cause d’un faible nombre de réservations. Nous avons du chercher une nouvelle salle et celle de Pittsburg est apparue comme une évidence.

Je me suis rendu compte quelques temps après que l’on fêtait au même moment les 15 ans du show November to Remember 97 (de la ECW) qui se déroulait également à Pittsburg. Ce fut vraiment lors de ce show que la ECW a pris son envol. Nous avions eu 5 000 spectateurs. Nous en avions même refusé dans les 3 000. Ce fut notre premier show où la recette liée à la vente de marchandises tournée à 75 000-85 000 dollars. C’est avec cet évènement que Paul Heyman, Taz, Tommy Dreamer et moi nous sommes rendu compte que nous intéressions bien plus de monde que notre cercle d’habituels fans. Nous espérions donc la même chose (pour Extreme Rising).

Nous avons appris ensuite que les fans souhaitaient me voir dans le ring (il est originaire de Pittsburg). Concernant le choix de Matt Hardy, j’avais vraiment été impressionné par ses prestations sur la scène indépendante de ces 6-8 derniers mois. Pour quelqu’un qui avait des soucis personnels et qui se faisaient démonter de toutes parts, il a mis une énergie folle dans le show pour un lutteur de son calibre.

Source : FnLutte

Merci pour la traduction, Mery. On voit bien avec le passage sur Hall, Nash et Hogan qu‘il manquait un Vince pour mater les stars. Bon, Vince, lui , peut devenir radin...

Le monde du catch a ses travers, l'argent comme partout est le moteur de la guerre, des mecs se croient "intouchables" meilleurs que d'autres, méritant une 1ère classe..........Des vérités dérangeantes mais nécessaires.

Concernant le choix de Matt Hardy, j’avais vraiment été impressionné par ses prestations sur la scène indépendante de ces 6-8 derniers mois. Pour quelqu’un qui avait des soucis personnels et qui se faisaient démonter de toutes parts, il a mis une énergie folle dans le show pour un lutteur de son calibre.
Il a su rebondir.

Je pense notamment à la formation des Dudleyz -qui savaient faire autre chose que du divertissement- avec leur look aux lunettes sans verre, le bégaiement de Bubba et le fait qu’ils soient frère alors que l’un est blanc et l’autre noir.
Comme quoi l'improbable peut devenir une réalité de qualité.

Je suis parti uniquement parce que la ECW me devait beaucoup d’argent. A chaque fois que Paul (Heyman) venait me parler pour me rassurer, je savais qu’il mentait (…)

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