Dimanche dernier, la WWE tenait son plus grand PPV de l'année pour la 29ème fois de son histoire. Le Grandest Stage of them All, Wrestlemania, là où les gloires se sont construites et l'événement majeur de l'année calendaire à la WWE. Ce PPV plus que stratégique, offrait encore cette année un profil se rapprochant des années précédentes : retour d'anciens membres du roster monoplisant le haut de carte, prestation live d'un rapper/entertainer, et une certaine mise en retrait de la nouvelle garde de la compagnie, gentiment invitée à mûrir encore un peu à l'ombre. Au sortir d'une Road to Wrestlemania qui n'aura malheureusement pas emballé énormément de monde, les craintes étaient grandes concernant l'événement. Alors, Wrestlemania XXIX s'est-il imposé comme une belle surprise ou comme un fiasco redouté? Les membres de Catch Asylum donnent leur avis!

Dark Match pour l'Intercontinental Championship : Wade Barrett (c) vs The Miz



Alors qu'il s'agit du deuxième Wrestlemania pour Wade Barrett, le deuxième en tant que champion Intercontinental, on peut noter la sévère descente du Miz, d'année en années. Il entre à Mania 26 avec trois ceintures (TT et US) et il conserve son titre WWE en Main-Event de Wrestlemania 27, contre John Cena, et The Rock dans les parages. C'est ensuite que les choses retombent. Wrestlemania 28, vulgaire pion de la Team Laurinaitis, dans un match sans intérêt, et cette année, il ne se retrouve plus que dans le préshow ! Faut-il s’inquiéter cependant de la place de Mizanin à la WWE ? La réponse est non. La preuve va suivre.
Ce match donc censé servir d’amuse-gueule au public, offre quand même deux très bons lutteurs sur le papier. On a un Wade Barrett, qui a le niveau pour être Main-Eventer à Smackdown, et de l'autre côté, The Miz, qui suite à ses matchs avec Antonio Cesaro, a très bien progressé sur un ring. Cela se voit d'entrée de jeu, avec donc le challenger, très mobile, qui esquive bien les assauts du Britannique.
Malgré cela, le match ne s'élèvera guère. Un Wasteland dont le Miz se relèvera, et un Figure Four Leglock où Barrett tapera, et nous avons un nouveau champion Intercontinental. C'est du tout bon pour mon pronostic, mais mes mirettes demandaient plus que ce pauvre match.

JGabriel68


The Shield (Dean Ambrose, Seth Rollins & Roman Reigns) vs Randy Orton, Sheamus & Big Show



Wrestlemania 29 débute donc officiellement avec un excellent choix en guise d’opener : le match par équipe à 3 contre 3 entre la meute des jeunes loups du SHIELD et le trio de stars composé de Sheamus, Orton et Big Show. Très bonne décision des organisateurs de démarrer le show avec ce combat qui a apporté dynamisme, action, spectacle et starpower ! Evidemment, les différents protagonistes ne disposaient pas d’énormément de temps (10 minutes) et le match ne pouvait pas offrir beaucoup plus que ce à quoi nous sommes habitués tous les lundis soirs à Raw… Néanmoins, malgré cela, ces six lutteurs talentueux ont réussi à divertir, à se mettre en évidence et à raconter une histoire : Orton et Sheamus n’avaient visiblement pas vraiment confiance en The World’s Largest Athlete et ils se méfiaient du géant au point d’éviter de faire le changement avec lui. Cette attitude leur a coûté la victoire car, on le sait maintenant depuis quelques temps déjà, Ambrose, Reigns et Rollins, eux, s’entendent très bien et déploient des merveilles d’ingéniosité quasiment télépathique pour faire mal et exploiter la moindre erreur de leurs adversaires. C’est chose faite lorsque Orton préfère court-circuiter Big Show. The Viper prend le meilleur sur Rollins avant de succomber au spear en fourbe de Reigns ; Ambrose n’a plus qu’à couvrir Randy. Big Show, écoeuré, n’intervient même pas pour sauver son partenaire et on le comprend. Le géant détruit ses deux collègues post match et laisse libre cours à sa rage. C’est d'ailleurs plutôt bien vu que Big Show demeure heel. Le Shield est une machine redoutable à la mécanique extrêmement bien huilée. Les « Men In Black » demeurent ainsi invaincus et accrochent une nouvelle victoire à leur tableau de chasse, peut-être la plus prestigieuse car sur la scène mythique de Wrestlemania. Le message est clair : les dirigeants croient en Dean Ambrose, Seth Rollins et Roman Reigns et c’est tant mieux. Le push du trio se poursuit, les jeunes loups sont bookés forts, unis et solidaires. Pourvu que ça dure encore longtemps ! BELIEVE IN THE SHIELD !

Tombstone


Mark Henry vs Ryback



C'est quand même incroyable ce que la WWE est en train de faire avec Ryback, depuis son push-éclair. Mine de rien, il est en train de se construire une streak à la Goldberg, mais à l'envers : déjà 6 pay-per-view sans victoire ! Pour un gars censé être invincible, et qui a envie de bouffer tout le roster, ça la fout mal, quand même... Ici, personne ne doutait de l'issue du match, il fallait absolument donner à Ryback sa 1ère grande victoire, c'était le seul intérêt de l'affiche, et Mania était l'endroit idéal pour effacer des mois de défaites et de passages à tabac par le Shield. La seule inconnue, en fait, le seul risque, c'était de voir s'il pourrait vraiment avoir son « Wrestlemania moment » en portant le Shell Shock sur un bestiau comme Mark Henry... Eh bien, magie du booking WWE, Ryback est bien arrivé à soulever Henry (et même deux fois en quelques minutes !), mais il s'est aussi débrouillé pour perdre le match clean !

Evidemment, personne n'y gagne, dans l'affaire : la victoire de Henry dans une telle confusion sera vite oubliée, et Ryback, qui a bravement fait le boulot (il fallait voir son expression douloureuse à la fin, affalé sur les cordes) a eu son moment gâché par cette fin à la mords-moi le noeud, qui le fait encore passer pour un tocard, et qui tue dans l'oeuf le début de pop qu'il récoltait au moment de la prise. Alors, l'ex-Skip Sheffield, qui a la peau dure, survivra peut-être à ce cafouillage comme il a survécu aux autres, et le dernier Raw rassure sur son avenir proche, tant mieux. Reste que ce match demeure un gros gâchis. Au niveau du déroulement, c'était à mon avis une erreur de booker Henry plus fort : sa domination a complètement tué le rythme du match. Quand on a deux costauds de ce gabarit, on a envie de voir un choc de titans, aucune raison que l'un des deux passe son temps par terre. Mais en fin de compte, toutes ces longueurs auraient été rapidement oubliées avec un Shell Shock victorieux pour conclure proprement le match... mais la WWE, à force de compromis, s'est encore une fois tirée une balle dans le pied...

Black Bolt


WWE Tag Team Championship : Team HellNo (Kane & Daniel Bryan) (c) vs Dolph Ziggler & Big E Langston



Le match pour le titre Tag Team était le troisième match de la soirée mais également le seul match où une ceinture non majeure était défendue pendant Wrestlemania (je ne compte pas le preshow donc). Finalement des titres mineurs c'est assez ironique de voir que c'est le titre Tag Team qui s'en sort le mieux vu l'état encore limité (mais meilleur que les années précédentes) de la division par équipe de la WWE. Le match en lui même maintenant. Premier point, il est trop court, comme beaucoup des matchs de cette soirée ce qui donne la sensation de ne pas voir mieux qu'un weekly, et pas forcément un des meilleurs. Le match est lui-même n'est pas mauvais, mais pas spécialement bon non plus. Rien d'inoubliable, rien de franchement raté. Le rythme de la rencontre est plutôt élevé et le match "passe vite" ce qui est plutôt bon signe. J'espère un jour revoir des Bryan vs Ziggler (en solo) en ppv avec un bon temps de match car encore une fois l'alchimie sur le ring entre eux crève les yeux. Sinon j'ai trouvé Langston moins mauvais que ce à quoi je m'attendais. Plutôt vif vu son gabarit, dégageant une certaine puissance il s'en est à mon sens, même s'il a été nettement moins exposé et n'a pas eu tant que ça à faire durant la rencontre, mieux sorti que l'autre débutant du jour, Fandango. Bref, il est loin le temps des vrais bons match tag team à Wrestlemania.

Gbacca


Fandango vs Chris Jericho



D'abord, ce match a eu deux des meilleures entrées de la soirée, dans un show qui, c'est vrai, à été plutôt chiche à ce niveau. Pour un rookie/midcarder, l'entrée de Fandango avait une sacrée gueule, et on comprend dans ces cas-là tout l'intérêt d'avoir des personnages hauts en couleur de ce genre : le catch reste un spectacle total, et Wrestlemania est là pour le rappeler. L'enchaînement avec l'entrée lumineuse de Y2J était parfaite, déjà une belle alchimie entre les deux personnages.

Et le match alors ? Et bien, je l'avais trouvé pas mal en direct, et je l'ai trouvé encore meilleur à la revoyure. Il a pour lui des personnages qui font réagir, un rythme sans faille, des moves assez spectaculaires, un scénario assez varié, et une bonne alchimie entre les deux lutteurs, avec un fandango qui suivait très bien le rythme, souple et véloce, sans oublier d'être expressif et de garder son personnage vivant. Alors bien sûr : c'est Jericho qui mène le match, qui le vend, qui fait tout pour que la sauce prenne, jusqu'à carrément chauffer le public dès qu'il devient un peu trop calme. Evidemment que le jeune heel a été servi comme sur un plateau avec pareil adversaire, c'était prévisible. Mais Fandango n'a pas été ridicule, il semblait à sa place dans un contexte aussi exceptionnel. Quand on voit ce match, on se dit qu'il a largement de quoi faire un solide champion de midcard, au minimum. Une limite, c'est vrai, à sa prestation : peu de véritables moves. On s'est en effet limité à ce qui avait déjà été montré ces dernières semaines, à savoir son kick aérien pour contrer le dropkick de Jericho, et puis son fameux legdrop du haut des cordes (dont Y2J s'est relevé). On pourrait dire la même chose, d'ailleurs pour son jeu de scène, encore un peu court, mais en tout cas, la base est bonne.

Une chose qui revient beaucoup à propos de Fandango, c'est que ce personnage tellement kitsch et caricatural n'a aucun avenir, et que c'est du gaspillage de faire autant d'efforts pour l'élever. Mais même si ce genre de gimmick jure forcément à notre époque où les personnages caricaturaux sont en voie de disparition, on remarquera que Fandango n'est pas un clown comme Brodus ou même Zack Ryder peuvent l'être : c'est un pur heel, sérieux et dangereux dans le ring.

Un mot enfin sur Y2J : je comprends bien sûr la désolation que peut causer le tour que prend sa carrière depuis son retour, surtout quand on est fan, mais je trouve que tout ça est finalement en accord total avec son personnage. Jericho est plus que jamais l'anti-HHH, il se soucie avant tout de faire avancer le business tout en livrant des bonnes performances dans le ring, et sans jamais se soucier du kayfabe. On sent qu'il s'éclate à chaque match, qu'il est vraiment heureux d'être encore aussi performant à son âge, et que seule la qualité de sa performance compte pour lui. Il est visiblement très détaché par rapport au business, et j'ai bien apprécié son sourire tranquille et goguenard, à la toute fin du match, en regardant s'éloigner son jeune adversaire.

Black Bolt


World Heavyweight Championship : Alberto del Rio (c) vs Jack Swagger



La seule feud satisfaisante de cette Road to Wrestlemania concerna au final l'affrontement de haut de carte le plus mineur de par le statut de ses protagonistes. Le statut du World Heavyweight Championship porte souvent à controverse, principalement aux alentours de Wrestlemania, parfois de manière abusive. Mon principal argument de désaccord concerne son statut de "championnat des openers", comme si cela était perçu comme négatif. Or, un opener est un match crucial dans une carte. Foirez votre opener, et la foule partira méfiante, voire pire, n'arrivera jamais à rentrer dans le PPV. Un match placé en opener est rarement le plus mauvais et le plus insignifiant des matchs de la carte. Au contraire, il s'agit souvent d'un match plaisant, porteur d'une identité originale, mais généralement desservie par un starpower qui l'empêche de prétendre au Main-Event. Soit le profil idéal du World Heavyweight Championship, le championnat mondial qui a le plus souvent consacré les "jeunes" Main-Eventers ces dernières années. Del Rio est un demi-contre exemple, ayant d'abord remporté le WWE Championship, mais ayant fait ses gammes en Main-Event pour le WHC aux côtés d'Edge, Rey Mysterio, Kane ou Christian, des noms d'ailleurs essentiellement rattachés, hormis pour le premier, à cette ceinture.

Un opener bénéficie d'ailleurs généralement d'une foule fraîche, encore enthousiaste, pas lassée ni fatiguée, ni irritée, et encore moins indifférente. Et je suis persuadé que cette année encore, le WHC aurait dû ouvrir Wrestlemania. Swagger et Del Rio sont deux excellents catcheurs, qui ont su camper deux rôles bien ancrés et bien identifiés avec un certain brio. Ce sont deux all-around performers capables de très belles choses dans le ring. Mais en dépit de mon grand respect pour les deux hommes, ce sont aussi deux Superstars qui suscitent des réactions fraîches et qui n'ont pas le charisme des six autres mastodontes qui composent les affiches majeures de la carte de cette année. Le match aurait ainsi gagné à être déplacé un peu plus loin du starpower des grosses affiches, qui a dévoré l'attention des spectateurs. En face, Swagger/Del Rio passe forcément pour un petit truc. Pas vilain, sympa à suivre, mais à la limite de l'insignifiant, ce qui est triste. Le match est correct, pas renversant, la fin overbookée est un peu laborieuse, mais encore une fois, Swagger et Del Rio excellent tous les deux dans le ring, en plus d'être accompagnés par deux remarquables managers. Mais soyons honnêtes, sans même prendre en compte les événements de la semaine qui s'en est suivie, on a déjà pour la plupart tous oublié ce match pour le WHC. Sans doute même avant la fin du PPV.

Sharpshooter


The Undertaker vs CM Punk



Un match que j'attendais et que je redoutais. Que j'attendais parce qu'il mettait en scène mes deux catcheurs préférés. Un match que je redoutais justement parce qu'il mettait en scène mes deux catcheurs préférés.

Au début je ne savais pas qui soutenir. CM Punk est de très loin mon chouchou, cependant le Deadman est quand même celui qui m'a fait regarder à nouveau le catch il y a quelques années. Même si sa nouvelle coupe est une immondice tueuse de charisme, il a quand même gardé l'essentiel. Car l'Undertaker a beau nous faire peur quant à sa forme ou son apparence, à la fin du compte il arrive toujours à nous foutre une claque plus grosse à chaque fois. J'avais un peu peur vis à vis de l'aura du Punker, qui selon moi n'a pas la crédibilité d'un Triple H ou d'un HBK pour tenir tête face à cette Légende, il n'en fut rien. Un très bon match d'un peu plus de 20 minutes, c'est suffisant pour en faire le meilleur match de la soirée. Le booking du Best In The World était très bien tourné, pas booké suffisamment fort pour maitriser vraiment son adversaire mais suffisamment vicelard pour le faire vaciller. C'est tout ce qu'on lui demandait. Je me suis même surpris à envisager l'espace de quelques minutes une possible victoire, qui aurait pu être bénéfique en faisant en sorte que les smarts se mettent une fois pour toutes contre lui, mettant ainsi fin à des réactions inappropriées quant à son statut de heel. L'Undertaker quant à lui m'a vraiment surpris sur sa vélocité, il a perdu beaucoup de poids (il était à moins de 130kgs pour ce match, contrairement aux 150kgs habituels) et a ainsi gagné en vélocité, ce qui était tout bonnement obligatoire contre un adversaire comme Punk. Pas d'intervention du Shield même si certaines rumeurs l'envisageaient, ça aurait eu le mérite de me faire marker mais c'était finalement inutile, Ciaime a fait le job correctement pour mettre over son adversaire pour une victoire qui de toutes façons était acquise au Mort Vivant, au vu de la feud dominée à 90% par son adversaire. Après les renversements habituels (ref bump, kick out face au Tombstone...), le Phenom finit par l'emporter, et ma première réaction devant le PC fut de l'applaudir. Il méritait de conserver sa Streak, et même si le match ne fut pas au niveau des 3 ou 4 précédents, il était très, très honorable.

Merci Mr Callaway, et promis, l'année prochaine je ne dirai pas que vous auriez dû arrêter, parce que je ferais une connerie en le disant.

Meryhor


No Holds Barred Match : Triple H vs Brock Lesnar



J'ai choisi ce match parce que c'était celui qui m'intéressait le plus sur la carte et dont j'attendais le plus sur le ring. Le match de Summerslam m'avait beaucoup déçu mais ici la stipulation rendait le tout plus alléchant. Et je n'ai pas été déçu ! On s'attendait à un gros brawl de bonhommes et on l'a eu ! Lesnar est vraiment impressionnant de puissance et de stiff, il dégage vraiment une crédibilité naturelle hors du commun. Sa suplex sur la table qui pour une fois dans ce genre de spot était tout sauf téléphoné donne l'impression qu'il jette son adversaire comme une merde, on a peur rien qu'en le regardant. Et c'est logiquement qu'il a dominé la majeure partie du combat. C'est d'ailleurs vraiment dommage qu'il ne revienne pas dans le roster permanent, je ne vois d'ailleurs pas trop ce qui l'en empêche. Peu de contres, un rythme lent, mais les deux hommes ont réussi à capter l'attention par l'intensité du combat. Les interventions de HBK et Heyman ont été bienvenues, même si on aurait pas craché sur quelques unes de plus. Et à la fin lorsque HHH portait la Kimura j'étais plus en tension qu'à aucun moment pendant le PPV. Ce suspense de savoir si Brock allait taper était insoutenable, et j'ai vécu ça à fond. Mais Lesnar n'abandonne pas, le personnage du monstre subsiste, et avec ce qu'il se prend ensuite (coup de Sledgehammer + Pedigree sur les escaliers) on imagine difficilement comment il aurait pu s'en relever. C'est une nouvelle défaite pour Lesnar mais celle ci est plus logique que celle contre Cena, et il n'en ressort pas du tout décrédibilisé. Bref, un très bon match, le meilleur de la soirée avec le Punk/Taker selon moi et qui rattrape un peu la déception de Summerslam.

KXL


WWE Championship : The Rock(c) vs John Cena



Twice in a lifetime ! Youhou ! Tout le monde était fort excité pour ce match qui était le plus attendu de la soirée et le plus imprévisible… bon OK, j’arrête là l’ironie. Nous savions tous depuis très longtemps au fond de nous (même si nous avons mentalement lutté de toutes nos forces contre cette idée jusqu’au verdict impitoyable du Royal Rumble) que John Cena allait non seulement affronter à nouveau le Great One à Wrestlemania, mais aussi le battre pour prendre sa revanche. C’était complètement téléphoné, à tel point que la « belle histoire de la rédemption de Cena qui allait enfin regagner le titre suprême après une annus horribilis », personne n’y a cru… et à raison : en quoi 2012 aurait été une mauvaise année pour le Marine ? Le garçon était de tous les main events de PPV ! J’en connais qui rêveraient de connaître une telle « mauvaise passe ». Non, cette redite du précédent Wrestlemania n’intéressait pas grand monde et le build-up fantomatique n’a rien arrangé. Sans réelle demande et sans suspense, la seule petite once d’intérêt de ce combat demeurait dans la possibilité (infinitésimale, certes) d’un heel-turn de John Cena. En effet, la WWE avait là une opportunité en or pour franchir enfin le pas…

Oui mais non ! La WWE a encore une fois oublié de se laisser pousser une paire de grosses couilles velues et a préféré ce bon vieux statu quo, si rassurant, si facile, si paresseux, si ennuyeux, si dénué d’intérêt. Avec papy Vince, le changement… c’est pas maintenant ! Au moins c’est clair cette fois : le heel-turn de Cena n’aura jamais lieu : finis les faux espoirs, affaire classée. Circulez ! Cena c’est le meilleur lutteur de tous les temps ! Mais si, puisqu’on vous le dit depuis dix ans à chaque show et PPV, il vient de battre The Rock, qu’est-ce qu’il vous faut de plus ? Vous n’êtes pas d’accord avec ça ? Vous le huez ? Dommage, nous les dirigeants de la WWE nous n’entendons rien, ne voyons rien… et on continuera de vous faire bouffer du Super Cena quoi qu’il advienne parce que… PARCE QUE ! C’est nous qu’on a raison, point final. Et vive la propagande ! Allez les ch’tis n’enfants, harcelez vos parents et demandez-leur le t-shirt du mois estampillé Cena, nous nous ferons un plaisir d’encaisser leur pognon. La créativité, la recherche de la qualité, la remise en question, la prise de risque, tout ça on s’en balance ! De toute façon, nous n’avons pas de concurrent, on a le putain de monopole ! On vous braque sans rien faire, crétins de fans, les mains dans les poches, sans bouger les oreilles ! Un peu de vaseline, peut-être ?

Bon, je digresse… alors revenons à ce match, ce « Main Event » de Wrestlemania. Certes, l’affrontement s’est avéré dans l’ensemble supérieur à celui de l’an dernier, certes, The Rock a livré sa meilleure performance depuis son retour sur les rings, certes le People’s Champ’ a lutté blessé durant dix minutes, certes l’intensité était là, certes le public s’est réveillé à la moitié du combat et a mis l’ambiance, certes les références au précédent affrontement étaient délicieuses et amusantes… mais quand on y regarde un peu plus près, ce match est la mauvaise caricature ultime d’un match de la WWE, une parfaite représentation du Main Event de PPV standard de la fédération de Stamford de ces dernières années. Ce fut un condensé de clichés. Cena et Rocky n’ont fait qu’échanger des finishers (empruntant également chacun la prise de finition de l’autre) durant toute la deuxième moitié du match, avec des nearfalls à la pelle… c’était trop. C’est comme si les deux belligérants étaient conscients de la pauvreté des movesets et de l’absence de réelle histoire à raconter et qu’ils compensaient à outrance en se concentrant uniquement sur les finishers. Seulement, le stratagème a raté et a eu l’effet inverse. Ce fut révélateur en somme de l’artificialité et de l’inutilité de ce second opus de la feud Rock/Cena. A la fin du match, cet aspect est d’autant plus renforcé : on a l’impression que les deux hommes ne savent plus du tout quoi faire, qu’ils sont à cours de munitions, alors Cena porte son FU, oups je veux dire Attitude Adjustment (politiquement correct toussa), pour la victoire d’une façon qui m’a semblé particulièrement abrupte, au mépris des conventions habituelles.

Cena gagne donc ainsi son onzième titre WWE (treizième titre mondial déjà !) et prend sa revanche sur Rocky, conspué par un stade entier, sans la moindre évolution de son personnage en vue (on va encore bien s’éclater dans les mois à venir). Après le match, on assiste à une énième resucée du scénario Hogan-Ultimate Warrior de Wrestlemania VI, au comble de la mièvrerie. Le public du Metlife Stadium ne goûte point de cette guimauve dégoulinante et assiste aux embrassades à peine forcées du Brahma Bull et du Marine dans une indifférence totale. La messe est dite. Tout s’est malheureusement passé comme prévu. Ce Main Event sonne le glas de tout espoir de changement à la WWE pour les deux années qui viennent au minimum. Le pire c’est que Vince est tout à fait capable de vouloir organiser une belle entre ces deux-là l’an prochain à Wrestlemania XXX. Peut-être faudrait-il lui rappeler cet adage au vieux : « sans audace, pas de gloire. »

Tombstone


Conclusion

En fin de compte, ce Wrestlemania aura été loin du désastre. Les grosses affiches, bien que bancales dans le build-up, auront dans l'ensemble délivré ce qu'on en attendait, voire plus avec cet Undertaker vs CM Punk qui a très rapidement dissipé tous nos doutes et ne fait que renforcer notre admiration générale envers le Deadman, qui aligne les MOTYC à chaque édition de Wrestlemania et prouve une fois de plus pourquoi sa légende est intimement lié à l'histoire de "son" PPV. Derrière, la Midcard aura été quant à elle assez exposée, et de manière assez surprenante, la nouvelle génération s'en sort très honorablement, la WWE ayant tenté quelques coups d'audace à l'image des victoires du Shield et surtout de Fandango. Néanmoins, tout fut loin d'être parfait, et ce Wrestlemania n'a pas toujours (voire n'a que trop rarement) été à la hauteur de sa réputation. Peut-être la déception d'une Road laborieuse, mais aussi le constat que l'initiative de proposer des rematchs et des affiches entre "vieilles gloires" pas présentes au quotidien comporte aussi son lot d'inconvénients. Et au final, ce qui fait presque le plus à ce Wrestlemania, c'est l'image de relatif statu quo qu'il renvoie comparé au grand barnum bigarré du RAW du lendemain, qui a de son côté suscité un enthousiasme à l'échelle mondiale. Allez Vince, un peu plus d'audace pour Wrestlemania XXX?

Merci à tous ceux qui se sont proposés pour la review de ce Wrestlemania XXIX, et rendez-vous pour le premier PPV de la prochaine saison, Extreme Rules, dont le programme s'avère déjà fort prometteur!

Le poing de Ryback viens de passer à travers le crâne d'Henry... Fichtre !

Comme prévu, vos revues/commentaires sont à la hauteur de ce grand show qui chaque année nous fait sortir de notre léthargie de "l'avant Wrestlemania".
Je dis merci à :
- L'UNDERTAKER pour continuer à respecter son personnage, ce qui ne doit pas être si facile avec les années qui pésent sur ses épaules.
- THE SHIELD trio dynamique (la WWE de demain)
- Y2J/JERICHO/DIEU pour perpétuer ce petit + qui fait le charme de ce sport divertissement, qui fait passer aussi le plaisir avant l'orgueil d'être
- CIHAIME ......................

Et tous les autres qui mènent une vie de dingue pour nous donner ce mélange des sentiments quand nous les regardons. A chaque fois nous espérons, parfois nos attentes se tranforment en déception mais le + souvent nous sommes HEUREUX/SES que le CATCH existe.

UNIC

"Même si sa nouvelle coupe est une immondice tueuse de charisme"

Bon, le Taker nous gâche finalement la future Road To Wrestlemania : cette fois-ci, on ne pourra pas débattre sur sa possible méforme, est-ce qu'il doit revenir ou pas... ça va nous changer !

D'accord avec Tomb sur le Cena/Rock. Après l'avoir revu, la dernière partie m'a semblé too much, trop de Rock Bottom et d'AA, même s'il y avait aussi de bonnes idées de booking.

Je reste toujours scié devant cette fin, par contre. Pas la réconciliation dans le ring, mais le final sur la rampe, avec le Rock qui fait le salut militaire, qui baisse la tête au moment d'adouber le Marine, et Cena qui termine avec un sourire limite arrogant, quand il brandit le titre. Ca contraste d'autant plus avec la tête d'enterrement de Dwayne. Vraiment bizarre, comme ambiance.