Voici le meilleur des propos tenus par le bouillant Jim Cornette dans sa dernière interview en date. Triple H, Jim Herd, la TNA et Vince Russo en prennent pour leur grade. Attention : « Corny » tire à vue ! POOL !


Sur Triple H et son rôle dans le produit actuel à la WWE :

« Eh bien, je serais ravi de pouvoir vous donner mon avis mais il se trouve que je suis totalement désintoxiqué et sevré des programmes de la WWE depuis plusieurs années maintenant. Toutefois, je lis ce qui s’y passe et l’impression que j’ai c’est que rien ne change et qu’on a toujours droit à la même chose. Selon moi, Triple H n’a jamais été LA star, il était plutôt le gars qui travaillait avec le gars qui faisait vendre et qui remplissait les salles. Pourtant, il continue à mettre constamment en avant son ennuyeuse petite personne jusqu’à l’écoeurement des spectateurs. Sinon, que puis-je dire de plus à propos de lui ? Je n’ai pas encore eu l’occasion de le voir de mes yeux, mais au moins il s’est coupé les cheveux. »


Sur Vince Russo et son booking à la WWE, la WCW et la TNA :

« J’ai dû vivre dans la même pièce que Vince Russo et Vince McMahon pendant onze mois… J’ai vraiment détesté la vie durant cette période. Ils ont envoyé Bruce (Prichard) dans les bureaux et ils ont fait venir Vince Russo à sa place, au sein de l’équipe créative. Au début, c’était un peu comme la réplique de Donald Pleasence dans le premier Halloween (film d’horreur culte dans lequel un tueur psychopathe s’évade d’un asile pour semer la terreur dans la ville, le psychiatre qui s’occupait de lui tente de l’arrêter) : « Pendant les six premières années, j’ai essayé de lui tendre la main, puis j’ai passé les huit années suivantes à m’assurer qu’il soit enfermé dans une cellule pour ne jamais en sortir. Parce que ce que j’ai vu dans ses yeux c’était le mal absolu ! »

Pendant les premiers mois, j’ai pensé « oh c’est un type sympa avec beaucoup d’énergie qui ne connaît rien au catch, on va essayer de lui apprendre ». Puis j’ai vite réalisé qu’il ne voulait pas apprendre car il croyait tout connaître, tout savoir, et qu’il pensait que nous étions tous dingues… Il pensait qu’il n’apprendrait rien de nous en matière de catch et de toute façon il ne voulait pas nous écouter. C’est à ce moment-là que je me suis donné pour mission de faire en sorte que la moindre de ses idées ne voie jamais la lumière du jour, pour protéger le business et le catch en général. A la fin, lui et moi en étions arrivé au point où nous nous aboyions dessus à longueur de journée… Mais le problème de Russo, en plus du fait qu’il est de New-York et qu’il est le pire exemple du stéréotype du Yankee infect, c’est qu’en plus il n’était pas un fan de catch.

Il regardait du catch, il aimait les angles, il aimait les gimmicks. Mais il n’était pas assez fan pour comprendre et voir que tous ces angles qu’il avait aimé quand il était gamin, comme Piper fracassant une noix de coco sur le crâne de Jimmy Snuka et ce genre de choses, tout cela arrivait pour une bonne raison, à des moments précis, ces angles étaient développés, suivis, de sorte qu’ils avaient un sens. Ces scènes, ces instants s’inscrivaient dans une histoire, et il fallait raconter comment on en arrivait à ces instants et il fallait aussi raconter la suite de l’histoire, expliquer pourquoi ces catcheurs faisaient telle ou telle chose. Tout ce que Russo retenait, parce qu’il avait la capacité d’attention d’un putain de junkie avec une commande à morphine dans la main, c’était les incidents, les moments forts, les happenings en eux-mêmes, par conséquent il voulait écrire des shows télé de deux heures dans lesquels les gens ne faisaient que se fracasser des noix de coco sur la tronche encore et encore.

En plus, ce **censuré** adorait le Jerry Springer Show, il croyait que le QI des fans de catch était semblable à celui des puces et qu’ils avaient une capacité d’attention semblable à la sienne, de sorte que les fans ne désiraient regarder que carnage et chaos. Il ne croyait pas au concept de babyface et de heel car c’est bien connu : les bons et les méchants ça n’existe pas, tout le monde sait ça… non mais quel **censuré** ! Donc il met en place des matchs au cours desquels les spectateurs ne savent pas qui ils doivent soutenir, ils ne savent pas dans quel camp se trouve tel catcheur.

A la TNA, Vince McMahon n’était plus là pour canaliser Russo et filtrer ses idées, du coup c’était encore pire ! Ca donnait des épisodes d’Impact dans lesquels les gens se criaient dessus dans des segments interminables, puis on passait à des types qui se bagarraient dans la salle, puis à des gens qui se battaient dans les coulisses, dans les vestiaires, puis c’était le tour des femmes qui se fritaient, elles, dans les putains de douches, enfin, on avait de nouveau droit à des gars qui se criaient dessus, de sorte qu’à la fin du show on n’avait pas la moindre foutue idée de ce qui s’était passé et soutenir tel catcheur par rapport à tel autre était le cadet de nos soucis… Le problème c’est que Russo, dans le petit pois qui lui sert de cerveau, ne se rappelait que des meilleurs moments des storylines qu’il avait vu à la télé quand il était gosse, mais il ne comprenait pas comment elles avaient été conçues, pourquoi elles avaient été conçues, il ne saisissait pas comment on lançait une storyline et comment on enchainait sur une autre ensuite.

Ainsi, au bout du compte, avec Russo vous n’aviez que la bande-annonce du film. On peut faire une excellente bande-annonce d’une minute avec un très mauvais film de deux heures, on en a la preuve toutes les semaines… Mais Russo ne savait pas comment écrire le film, il savait seulement écrire la bande-annonce et c’était bien ça tout son problème. Donc pour résumer, Vince Russo a connu un bref passage à la WWE où il a eu quelques bonnes idées avant de s’attribuer le mérite de tout le reste. Il a ensuite provoqué la faillite de la fédération de catch dotée de la trésorerie la mieux garnie de l’histoire, détruisant ainsi l’unique concurrent de Vince McMahon au point que, plus tard, les gens à la TNA se demandaient à certains moments si Vinnie Mac ne payait pas Vince Russo pour éviter qu’il ne revienne à la WWE !
     

Sur le fait de travailler aux côtés des regrettés British Bulldog et Owen Hart et d’être confronté à leurs farces :

« Vous savez, Owen et Davey ensemble, c’était deux gosses. Il fallait toujours que l’un fasse mieux que l’autre. Par exemple, nous étions en train de tourner une promo tous les trois, nous étions face à la caméra et tout à coup je regarde à ma gauche et je vois Owen qui est devenu plus grand de dix centimètres, pourtant tous les trois nous faisions quasiment la même taille. Je regarde ses pieds et Owen s’était perché sur un gros rouleau de scotch double face. Je relève la tête, je regarde à ma droite et là le Bulldog nous dépasse tous de trente centimètres car il est monté sur une caisse. A ce moment-là, je commence à sentir quelque chose et je regarde mon pantalon et, alors qu’on se tient tous là devant la caméra, concentrés, je me rends compte qu’Owen tient une petite bouteille d’eau avec un embout comme on trouve sur les gourdes. Et cet enfoiré est en train d’arroser le devant de mon pantalon pour qu’on croie que je me suis pissé dessus devant la caméra ! C’était toujours une aventure… Si Owen ou Davey venait vous voir et vous offrait un million de dollars, vous vous mettiez tout de suite à chercher la presse à imprimer les faux billets. Vous pouviez être sûr que c’était une blague. Ils en étaient arrivés au point où ils faisaient des farces tellement souvent que plus personne ne croyait quoi que ce soit venant d’eux. »


Sur des plaisanteries sur l’état actuel de la TNA :

« Vous savez qu’ils sont en train de changer leur site web ? Vous avez entendu parler de ça ? Quoi vous n’êtes pas au courant que la TNA change son site internet ? Au lieu de s’appeler TNAwrestling.com, il va s’appeler TNAwrestling.org parce que désormais la TNA est une organisation à but NON lucratif ! En vérité, ils ont réfléchi à une nouvelle stratégie pour 2014 : Dixie continue à proposer de nouvelles idées et peut-être que dans le tas il y en aura une de bonne, une idée qui aidera la TNA à se faire de l’argent en 2014 et à se refaire une santé… Tiens, comme par exemple celle-ci : ils vont laisser les gens venir assister aux shows gratuitement mais quand les gens voudront s’en aller et quitter la salle, dégoûtés par ce qu’ils voient, c’est à ce moment-là qu’ils devront payer ! »


Sur une réunion mémorable de l’équipe créative de la WCW dirigée par Jim Herd :

(N.B. : Jim Herd fut catapulté président de la WCW par Ted Turner après le rachat de Jim Crockett Promotions à la fin des années 80, sauf que le pauvre homme ne connaissait absolument rien au catch, ce n’était qu’un ancien directeur commercial de Pizza Hut)

« La plus stupide de toutes les idées stupides qu’a eu Jim Herd, et il y en a eu tellement que je pourrais vous en parler pendant des heures et des heures, la pire que j’ai jamais entendue c’est quand il nous a présenté son idée pour une tag team appelée The Hunchbacks. (= Les Bossus) Je suis là assis dans une pièce, c’était à l’époque où Ric Flair avait quitté son poste de booker et je n’allais pas tarder à suivre son exemple, mais j’étais encore là. Donc je suis dans cette pièce, sont présents Jim Ross, Jim Barnett, Jim Herd, Kevin Sullivan, Jody Hamilton, il se peut que Terry Funk ait été là… ou pas, et puis il y a Ole Anderson. Jim Herd est là qui parle et qui nous sort un monologue de dix minutes sur le fait qu’il a eu la meilleure idée du monde pour une tag team : the Hunchbacks.

« Ils ont cette énorme bosse dans le dos, vous voyez, et ils sont là sur le ring, mais vous ne pouvez pas faire le tombé sur eux car, à cause de leur bosse, leurs épaules ne peuvent pas toucher le tapis ! Du coup, ils sont imbattables et cette équipe sera vendue comme invincible ! On ne peut pas les vaincre car on ne peut pas faire de tombé sur eux à cause de leur bosse. Alors ? L’est pas géniale mon idée ? » Voilà ce qu’il nous sort ce jour-là, l’air le plus sérieux du monde... et sérieux il devait l’être car rappelez-vous qu’une autre de ses idées tordues, The Ding Dongs (*), a effectivement réussi à devenir réalité et a été diffusée à la télé.

Alors on l’écoute tous jusqu’à ce qu’il ait fini. Et là, Ole Anderson, Dieu bénisse ce vieil ours mal léché, prend la parole. Il regarde Herd droit dans les yeux et dit : « Ok Jim, tu bookes les Hunchbacks, tu les pushes, ils sont invaincus. Puis, tu les bookes dans un match contre Arn et moi. Dès que Arn fait le changement avec moi, je mets un de tes Hunchbacks à terre, je lui chope le bras, je lui porte mon armbar et je le fais abandonner. Voilà, je viens de battre ton équipe invincible. » Herd pousse un juron et tente de faire bonne figure tandis que nous autres on essaie de contenir notre irrépressible envie de rire… Heureusement, the Hunchbacks ne sont jamais apparus sur un ring de la WCW, et même si ça avait été le cas, ça n’aurait pas duré très longtemps vu que Herd fut viré peu de temps après cette réunion. »


(*) : The Ding Dongs fut une équipe dont les deux membres étaient vêtus d’un collant intégral de couleur rouge muni de plusieurs clochettes. Et quand l’un était sur le ring, l’autre agitait une cloche comme un demeuré dans le coin, si si, je vous assure que c’est vrai !