Dimanche dernier, Atlanta accueillait la quatrième édition du PPV dédié à l'une des stipulations qui a fait la gloire de la WWE, le Hell in a Cell. Pour autant, le PPV ne soulevait que guère d'enthousiasme, la faute à un build-up pas toujours passionnant et à un produit d'ensemble qui a de plus en plus de mal à renouveler l'intérêt des fans. Pour autant, la WWE avait choisi une approche un peu différente des derniers mois, en musclant sa midcard, peut-être au détriment de Main-Events un peu moins clinquants, dont le principal, se déroulant dans la fameuse cage, opposait le WWE Champion CM Punk, toujours indétrôné depuis les Survivor Series de l'an dernier, et le nouveau phénomène Ryback, qui ravage tout sur son passage, suscitant néanmoins une forme de scepticisme chez certains, inquiets de voir ce destructeur encore inexpérimenté assumer déjà un Main-Event de PPV. Comme vous pouvez vous en douter, la plupart des membres de Catch Asylum abordaient le PPV dans le flou. Ce Hell in a Cell a-t-il répondu à leurs interrogations? La réponse tout de suite!
Randy Orton vs Alberto del Rio"J'ai vu que tu regardais mon fessier, coquin va"
Ce genre de matchs est toujours un peu à double tranchant, notamment parce que la feud était jusqu'ici un peu insipide, quoique pas inintéressante à suivre, puisqu'elle nous a entre autres offert l'occasion de découvrir les talents d'imitateur du Mexicain. Orton et Del Rio, deux hommes qui entretiennent une relation très particulière avec l'IWC, qui tient plus ces derniers temps de la haine que de l'amour, votre serviteurs y avant parfois participé en regrettant la platitude de la tournure que prend la gimmick de la Viper. Il n'empêche néanmoins que Randy, quoi qu'on pense de lui, a multiplié les matchs de qualité en PPV ces dix-huit derniers mois, particulièrement lorsqu'il était placé en opener, que ce soit contre CM Punk ou Kane par exemple.
Et ce match n'a pas échappé à la règle, parce qu'il constitue à mes yeux le meilleur match de ce Hell in a Cell! Cet opener a offert exactement qu'on en attendait, avec une action rythmée et variée qui rend grâce aux qualités in-ring des deux compétiteurs. Oui, des deux. Je vais profiter de cet espace de liberté de parole pour dire une nouvelle fois à quel point Alberto del Rio est un performeur exceptionnel. Complètement adapté au catch WWE (ce qui n'est pas le cas de tous ses congénères Mexicains...), il a toujours rendu la pareille à son booking généreux en n'offrant que des matchs de qualité contre n'importe qui. Peut-être n'est-il pas un ring general comme l'est CM Punk ou Sheamus à l'heure actuelle. Toujours est-il qu'il n'a encore une fois pas déçu et qu'on peut toujours compter sur lui pour offrir des matchs plaisants, même quand on ne s'y attend pas (cf ses matchs contre Sheamus, où le booking de l'Irlandais n'aidait pas). On regrettera tout juste la grosse hésitation à la fin du match, qui devient grossière surtout par l'incapacité d'Orton à contrôler sa nervosité, mais qui à mes yeux ne mérite pas qu'on reconsidère ce match trop à la baisse. Je préfère retenir ce magnifique RKO final, diaboliquement télégénique et petite cerise sur un gâteau déjà fort appétissant. La vraie grosse réussite de ce PPV, c'est ce match.
SharpshooterWWE Tag Team Championship : Team HellNo (c) vs Team Rhodes ScholarsFermez vos gueules, votre Sauveur vous parle !
Team Hell No vs Rhodes Scholars ! La barbe élégamment taillée de Damien Sandow contre celle, plus broussailleuse et indisciplinée, de Daniel Bryan ! Ah ! Il ne manquait plus qu'un Cody Rhodes avec son ancien masque de barjot face à celui de Kane, et on aurait atteint la pure perfection visuelle ! Mais voilà, ce qui aurait pu être un grand match au sommet pour les ceintures par équipes entre deux teams bourrées de charisme, n'aura finalement été... qu'un bon match, sympa à voir mais plutôt oubliable. Et pourquoi, hein, pourquoi : mais la flemme de raconter une histoire, comme toujours ! Rhodes et Sandow affirmaient à Smackdown avoir un plan pour neutraliser les deux furieux, et on s'attendait donc à les voir monter Kane contre Bryan, ou l'inverse, on s'attendait à les voir se débarrasser vicieusement du Big Red, pour s'occuper de son partenaire, soi-disant maillon faible de l'équipe, on s'attendait, on s'attendait... et puis rien. On a eu le minimum syndical, à savoir une inévitable dispute entre les deux champions en titre vers la fin du match, une bonne opposition dans le ring, et c'est tout. Rhodes et Sandow ont été muets pendant toute la rencontre, leurs personnages n'ont pas existé pendant les engueulades des deux gamins. Et donc un match solide in ring mais plutôt plat dans son déroulement. Alors, la DQ finale préserve l'espoir : la feud va durer, les Rhodes Scholars auront leur revanche... et on espère que d'ici-là, les bookers utiliseront pleinement le potentiel de cette feud au casting quatre étoiles.
Black Bolt Intercontinental Championship : Kofi Kingston (c) vs The MizHigh Five Kofi !
Intéressant match que ce match pour le titre IC. Kofi Kingston avait gagné la ceinture dans la nouvelle émission Main Event, apparemment pour la promouvoir. Certains se sont dit : Encore un régne inutile pour Kofi Kingston car il ne recevra pas ce push que pas mal de gens attendent depuis longtemps . Moi aussi je l'attends ce push! Et pourtant, au moins un test devrait être effectué avec lui. Bon, c'est vrai qu'au micro Kofi c'est pas génial. Mais le match est bon ; bon, il n'est pas exceptionnel mais bon quand même. Après avoir vu ce match je me rends compte que la WWE n'a pas abandonné son titre IC. Car le match est fluide, rapide, on s'ennuie pas. Et je trouve que Kofi a été excellent dans ce match, espérons que ça donne des idées aux bookers...
JoMo StylesUnited States Championship : Antonio Cesaro (c) vs Justin GabrielRey Mysterio & Sin Cara vs Prime Time PlayersBitch Please
Ces deux matchs, non prévus sur la carte, méritent à mon sens une review commune en ce qu'elles mettent le doigt sur l'un des gros problèmes de la WWE, à savoir son incapacité à construire correctement ses cartes de PPV. En soi, ces deux matchs n'eurent rien d'infamant, celui pour le titre US étant même fort agréable, à l'image de la précédente défense de titre d'Antonio Cesaro contre Zack Ryder. Mais le fait est qu'au sortir de ce PPV, on a eu un peu l'impression de s'en foutre un petit peu. Ces matchs n'ont jamais été hypés par la WWE, tout juste ont-ils été suggérés au hasard du défilement des RAW et des Smackdown. Pour quelle raison le public devrait-il donc s'intéresser à des affiches auxquelles la compagnie semble n'accorder qu'une importance toute relative? Résultat : les catcheurs en question ne récoltent que peu de fruits de leurs efforts. Et pourtant, Antonio Cesaro a du potentiel comme US Champion, et les Prime Time Players ont montré à une époque qu'ils pouvaient légitimement prétendre aux ceintures par équipes. Mais en ne servant qu'à des matchs bouche-trous pour justifier les trois heures du PPV, leurs matchs perdent de leur force. Tout comme les squashs répétés de Ryback ou Brodus Clay les mois précédents n'ont au final pas servi à grand chose, le premier n'ayant commencé à avoir d'intérêt qu'au moment où il a tourné autour de CM Punk et le second ayant totalement disparu de la circulation.
A l'époque où la WWE multiplie le nombre de ses émissions et a augmenté la durée de son show phare Monday Night RAW, de telles facilités dans la construction des cartes de PPV sont de moins en moins compréhensibles et de moins en moins acceptables.
SharpshooterMonsieur Cara, faites Aaaaaaaaaahhhhhhh
World Heavyweight Championship : Sheamus (c) vs Big ShowOuch, et on ose dire que les roux ça pue...
Je fais partie des rares ici qui étaient intéressés par cette affiche, vu le ras-le-bol complet que provoque le Big Show ces derniers mois (années ?)... Et puis voilà que finalement, ben c'est le seul match de la soirée qui aura réveillé la foule apathique d'Atlanta ! Ah ! Ah ! On connaît le build de la feud : Sheamus imite John Cena, il sort des vannes, se déguise en Rey Mysterio, et refuse de prendre le Big Show au sérieux. Résultat, avant ce match, les bookers avaient un peu obtenu l'effet inverse à celui souhaité en ce qui me concerne : à savoir que j'avais une sévère envie de voir Big Show faire enfin comprendre au rouquin qu'il s'agissait d'un match pour le titre poids lourds, et pas d'un concours de danse avec Santino. Et à ce niveau-là, je n'ai pas été déçu !
Bien aimé d'abord l'aspect dramatique des entrées et de la présentation : Sheamus en chien fou, agité, prêt à en découdre, et le Big Show tout en rage contenue, le regard meutrier. Pour ce qui est du déroulement du match, très bonne première partie plutôt équilibrée où Show domine en force, mais avec des contres très efficaces de l'Irlandais, bien mobile, notamment ce spear porté sur le genou du Giant. Show vend d'ailleurs très bien le choc, en restant de longues secondes hors du ring. Vient ensuite ma phase préférée du match côté Sheamus, qui bloque son adversaire dans le coin, le saoule de coup, monte sur les cordes pour enchaîner à la Randy Orton, et termine par une série de coups de bélier en plein ventre qui soulèvent le colosse de manière assez spectaculaire.
Mais Show s'en sort en projetant l'Irlandais hors du ring, l'envoie contre une des barrière de sécurité, et débute alors une trop longue période de domination de sa part, mais cette fois à sens unique. Sheamus ne fait plus qu'encaisser pendant un long moment : coup de tête, gifles sur le torse, étranglement sur les cordes,... Alors, l'Irlandais est très expressif, il vend très bien le passage à tabac qu'il est en train de subir, son épuisement, et puis j'aime bien la stratégie répétée de Show qui projette son adversaire hors du ring dès qu'il reprend un peu le dessus, mais tout ça manque quand même un peu de spectacle.
La tension commence à remonter quand Show tente d'abord un splash de la deuxième corde pour un compte de deux, et enchaîne par une première tentative de Chokeslam, contré en DDT par Sheamus. Celui tente ensuite sa fameuse série de coups de poing sur le torse, mais il ne va pas plus loin que quatre. Tentative de saut de la 3ème corde esquivée, et belle roulade du Celtic Warrior qui se prend derrière un Chokeslam, réussi celui-là. Les contres s'accélèrent, la partie est à nouveau équilibrée : Colossal Clutch contré en Texas Cloverlief, lui-même contré... on sort du ring, et Sheamus reprend le dessus en envoyant Show contre un poteau de coin, et continue à l'intérieur du ring par une bonne séquence de Brawl...et WHITE NOISE ! A partir de là, la foule est en délire. Longues secondes de récupération pour les deux lutteurs avant d'entamer la séquence finale.
Sheamus tente un 1er Brogue Kick contré par un KO Punch gagnant ! Le public y croit à fond, et explose sur le nearfall à 2. Show n'a pas d'autre choix que d'en tenter un deuxième, qui est cette esquivé par Sheamus et contré par un Brogue Kick ! Et nouvelle explosion de la foule à 2. A son tour, l'Irlandais se remet en position, s'élance et... se prend un dernier KO Punch pour le compte de trois. Sheamus vaincu ! Et clean ! Sympa ensuite de voir Show retenir discrètement ses larmes au moment de la célébration.
Voilà, Show est un champion méritant, Sheamus va enfin arrêter de blaguer, et la feud prend enfin tout son sens avec cette décision de booking. Vivement la revanche !
Black BoltDivas Championship : Eve (c) vs Layla vs KaitlynWAKE ME UP, BEFORE YOU GO GO !
On ne va pas s'étendre sur la storyline, Kaitlyn a été attaquée par Eve et Layla veut récupérer le titre. En gros, tout le monde s'en fout. Y compris le public lors de ce HIAC avec un silence de cathédrale durant le match.
Parlant du match, un triple threat avec aucun bump à trois, trois pauvres prises, Layla tente d'apporter un peu de sa vivacité, Eve reste Eve, vous savez l'amour que je lui porte. Le seul point positif pour moi c'est Kaitlyn, presque la plus transparente dans la storyline où elle est la victime (faut le faire) qui a eu assez de spotlight, a eu sa petite période de domination et le plus joli move du match (Un Bulldog avec l'aide des cordes, c'est dire si ça vole haut). Eve qui botch le finisher juste derrière fini d'achever cette bouse. A voir pour Kaitlyn si vous l'aimez bien ou pour mater des culs.
Onclesam64Hell in a Cell Match pour le WWE Championship : CM Punk (c) vs RybackEn fait c'est un t-shirt de kikoo "G tro l'seum"
Le match attendu de la soirée. Le WWE Champion depuis 11 mois CM Punk enfin en situation de danger face à un lutteur a priori invincible. Tout le monde se demandait comment Punk allait réussir à vaincre Ryback sans risquer de nuire à sa crédibilité naissante. Je me suis longtemps demandé comment, mais il n’a fallu attendre que le coup d’envoi pour sceller le cours du match. Dès que j’ai aperçu Brad Maddox comme arbitre ça n’a pas fait deux plis. « Il est trop récent pour arbitrer un main event de PPV, ça sent le screwjob ». Ca n’a pas loupé. Un screwjob bien pensé mais quand même très vilain. Vilain à l’image du match. Deux lutteurs aux styles opposés, qui ne se sont jamais battu dans un match de plus de 10 minutes, ça ne pouvait pas donner quelque chose de grandiose. Ceci dit, je me plais à penser, entre deux phases de Mery blasé, que ce match n’a constitué qu’un premier jet. Une sorte d’entrainement pour un match plus gros, plus spectaculaire, aux Survivor Series, là où Punk joue son année en tant que WWE Champion.
Je relativiserai donc la portée de ce match, qui était juste le main event d’un PPV secondaire, 3 semaines avant le dernier du Big 4 de la WWE.
PS : Bon ok. Ce match, c’était quand même une grosse merde, relatif ou pas
MeryhorLe constat est au final assez sévère, malgré les critiques match par match plutôt sympathiques. Hell in a Cell ne restera pas comme un grand PPV. Ses rares moments surprenants parviennent même à diviser, tandis que le Main-Event a cruellement laissé sur sa faim la quasi-totalité des membres de l'Asylum. Si certains n'hésitent pas à parler de pire PPV de l'année, d'autres seront plus indulgents du fait des matchs de midcard, qui semblent souligner l'effort qu'entreprend la WWE pour mettre plus de ses talents en avant.
Merci à tous les reviewers qui ont pris part à cet article (ainsi qu'à Tonton pour les vignettes), et rendez-vous pour le prochain PPV, dans à peine deux semaines désormais, les Survivor Series!